Vie de l’AMéCO

lundi, 15 avril 2019

L’AMéCO réagit à la fin de Second Regard

Lettre adressée à la Société Radio-Canada, le 3 avril 2019

Madame Luce Julien
Directrice générale de l’information
Société Radio-Canada
1400 boulevard René-Lévesque Est
Montréal, QC H2L 2M2

 

Madame,

C’est avec regret et une vive déception que les membres du conseil d’administration de notre association ont appris la fin de l’émission Second regard, laquelle explore le monde des religions, de la spiritualité et des questions de sens depuis plus de 40 ans.

Comme conseil d’administration d’une association de plus de 80 membres, l’Association des médias catholiques et œcuméniques (AMéCO), il nous apparaît tout à fait consternant qu’un service public comme celui de la télévision d’Ici-Radio-Canada laisse tomber la seule émission du petit écran qui propose une vision d’ensemble du monde spirituel et religieux, et ce, dans un cadre qui se veut neutre et indépendant.

Le fait religieux et la spiritualité en général dans les médias se retrouvent donc ainsi abandonnés et laissés dans les mains de chacune des traditions religieuses et spirituelles, selon leurs moyens. Pouvions-nous nous en réjouir? Absolument pas.

Au contraire. S’il est important que des médias existent à travers les traditions religieuses et spirituelles, il est tout aussi important qu’une vision neutre et généraliste de la question religieuse, spirituelle et de la recherche de sens existe.

Second regard constitue, pour le Canada français, cette réponse qui permet d’explorer et de questionner avec une distance journalistique, un endroit neutre où nous pouvons nous sentir bousculés, secoués ou bien admiratifs et inspirés par la démarche de recherche de sens de l’autre.

La perte de Second regard laisse entrevoir également une autre déception : celle de perdre tous regards sur les traditions religieuses et les mouvements spirituels. En se limitant à l’humanisme et à l’éthique dans les reportages qui seront insérés dans différentes émissions comme vous l’indiquez dans votre communiqué du 19 mars dernier, n’y a-t-il pas le danger de perdre totalement de vue une dimension encore essentielle, voire plus prégnante que jamais dans la majorité des pays du monde ?

Madame Julien, nous sommes convaincus que le monde religieux, le monde spirituel, et les chercheurs de sens sont bien loin d’être morts en 2019. Sauf, semble-t-il, sur les ondes de la télévision publique française au Canada.

Bien à vous.

 

Mario Bard
président de l’AMéCO

Louise Stafford, vice-présidente

Gilles Leblanc, trésorier

René Tessier, secrétaire

Francine Cabana, directrice

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