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mercredi, 6 février 2019

JSFS: les dernières conférences

Présente aux Journées Saint François de Sales, Gaëtane Larose a acheminé ces notes au terme de cette rencontre internationale.

Face à la crise que traversent les médias imprimés, Michele Zanzucchi, éditorialiste à Avvenire en Italie, propose un journalisme dialoguiste. Cette avenue suppose un processus d’actions: l’interdisciplinarité – «quatre yeux voient mieux que deux» – , la rencontre de l’autre, sortir du bureau et aller sur le terrain, avoir un regard honnête, être un facteur de dialogue, soumettre le texte ou l’expérience à une étude, avoir une dimension transnationale.

Il suggère comme piste une sorte de grand rendez-vous des médias en vue de partager toutes les nouvelles formes ou expériences journalistiques.

Gilles Vanderpooten, de Reporters sans frontières, va dans le même sens. Il croit que les médias se doivent d’être des acteurs de changement social. Il invite à ne pas sombrer dans le défaitisme. Il propose et défend un journalisme de solution.

Témoin qu’il y a des initiatives partout d’un journalisme de construction, il invite lui aussi à la mise en commun des expériences nouvelles.

Au terme de ces trois journées de débat, il ressort que les journalistes compétents s’enracinent dans une histoire de vie d’où leur viennent leurs convictions, des convictions qui évoluent. Leur avenir réside dans le reportage et non le journalisme d’opinions. En somme, les journalistes doivent avoir «le sentiment de participer à la construction sociale».

Commentaires

  • Mario Bard 9 février 2019

    J’aime bien la dernière phrase. J’élargis la question et me demande : comment les Églises participent-elles à la construction sociale si leurs médias ne sont réservés qu’à une niche serrée d’intéressés? Comment parler à la nouvelle génération qui, contrairement aux deux générations précédentes, n’entretient pas de préjugés négatifs — en général — sur le phénomène religieux? Certes de l’indifférence. Mais, j’ose penser que des médias intelligents sauront relever le défi de la réflexion à apporter dans un monde déchristianisé, et ainsi, participer à la construction sociale.

    De même, un média indépendant qui s’intéresse au fait religieux participe à cette construction par un journalisme qui refuse les préjugés ou la flagornerie à propos des religions, l’une ou l’autre position étant souvent observée dans certains grands médias généralistes quand ils décident de parler traditions religieuses, sans les nuances qui s’imposent.

    Comme communicateurs en Église ou bien comme médias purement journalistiques spécialisés sur le fait religieux, notre participation à la construction sociale commence là où nous osons dire et relever l’intelligence qui habite encore ces institutions et que nous présentons ceux et celles qui continuent à y croire. Au risque de froisser, c’est la même chose quand nous osons relever les problèmes qu’elles vivent. Construire n’est pas toujours facile et demande du courage afin d’avancer.

    L’opinion, l’éditorial, la chronique, toutes ces formes qui appellent un avis plus personnel demeurent importants. Mais, dans un monde polarisé qui semble avoir laissé au rancart la recherche du bien commun, construire socialement le monde commande que ces opinions soient très bien renseignées. Josée Boileau, rédactrice en chef du journal Le Devoir de 2009 à 2016 (maintenant au magazine Châtelaine et animatrice de Culture à la carte à Radio VM), parlait un jour à Radio-Canada, de la somme de travail nécessaire qu’il faut pour rédiger une opinion. Son travail d’opinion se base sur les faits et non sur son sentiment du moment, « ‘splashé »’ sur la feuille de papier. Au risque de dire n’importe quoi et son contraire le lendemain. Bien sûr, l’opinion c’est aussi le regard de celle ou de celui qui écrit que l’on désire avoir. On s’identifie, on aime haïr ou bien on adule. Reste que cette section demeure omniprésente dans la construction sociale d’aujourd’hui (c’est mon opinion! Lol).

    En tout les cas, la construction sociale appelle certainement nos médias à innover et à penser à ceux et celles – maintenant nombreux – qui ne connaissent rien du fait religieux dans notre société.

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