Rédacteur en chef de Pastorale-Québec, René Tessier réfléchit sur «les nouveaux périls du journalisme» dans le numéro de juin de la revue. «Une idée fondamentale s’est graduellement imposée, au vu de diverses situations dans Ie métier: I’objectivité n’existerait tout simplement pas, serait impossible à atteindre. Aussi bien, dans ce contexte, y aller franchement avec ce qu’on pense. La grande popularité actuelle des chroniqueurs dans Ies journaux, des émissions de pure opinion à la radio et la télévision, des blogues sur I’lnternet, semble confirmer que Ie public a massivement adhéré à cette vision des choses. Ceux qui s’astreignent à des règles strictes d’impartialité, comme à Radio-Canada, voient leur auditoire se réduire. Pendant ce temps, ceux qui affichent des opinions très tranchées deviennent des vedettes incontournables», écrit-il.
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Mario B 15 juin 2012
Cette tendance lourde est malheureuse. L'analyse n'a plus la côte, et c'est dommage. Cela crée des situations où tout le monde s'improvise sans même fouiller son sujet. l'émotivité est le maître mot, avec les dérives que cela implique.
Peut-être que la presse religieuse dite 'sérieuse' peut jouer un rôle, justement parce que, lorsqu'il est question de religiosité, l'émotion est toujours plus présente et chargée.
Raison de plus pour forcer l'analyse au maximum, quitte à ne pas être aimé des plus émotifs et idéologiques.
Mais, il y a aussi les cotes d'écoutes… le tirage… la quadrature du cercle!
Séduire sans tomber dans le panneau. Espérer un retour du balancier pour bientôt?
Philippe Vaillancourt 14 juin 2012
Observations justes de René. J'ajouterais qu'il ne faut pas négliger l'importance sur ce phénomène du médium utilisé. La télévision – principal vecteur d'actualité pour les Québécois – est par nature plus "spectaculaire" qu'un journal. L'idée même qu'il faille payer pour une information de qualité se fait de plus en plus rare, particulièrement chez les plus jeunes. Internet conditionne les nouvelles règles en matière d'instantanéité et d'abondance de la nouvelle.
Ironiquement, s'il y a bien un domaine donnant de plus en plus préséance au multimédia, à Internet, et à l'opinion, c'est bien la presse religieuse au Québec.