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mercredi, 29 mai 2024

Communications ecclésiales: manque de compétences

«De nos jours, peu de gens souhaitent travailler en milieu ecclésial, ni même être bénévoles. Et parmi les rares qui le font encore, certains sont pleins de bonne volonté mais n’ont pas les compétences nécessaires», confie Stéphane Gaudet, le rédacteur en chef de la revue Notre-Dame-du-Cap.

Il donne ensuite deux exemples qui intéresseront tout particulièrement  les membres de l’AMéCO.

«Une responsable des communications d’un diocèse ne savait même pas ce qu’étaient des photos haute résolution», note-t-il. «C’est son évêque lui même qui a dû m’envoyer des photos de lui.»

«Dans un autre diocèse, un employé a publié sur la page Facebook de celui ci une vidéo complotiste (vite retirée, heureusement) qui affirmait que la démission de Benoît XVI était invalide, qu’il était toujours le vrai pape et que François n’était pas légitime.»

«Quand les gens ne sont pas formés, ils croient à toutes sortes d’absurdités», estime-t-il. «La pauvreté de l’Église, c’est aussi la pauvreté intellectuelle et le manque d’ouvriers – d’ouvriers
compétents et formés – pour travailler à la moisson du Seigneur.»

Commentaires

  • Mario Bard 31 mai 2024

    Tout à fait d’accord avec toi René. Il nous faut retrouver une maturité, celle qui acceuille les critiques, sachant discernet le grain de l’ivraie, et construire avec.

  • Alphonse Rheault 31 mai 2024

    N’oublions pas une explication très valable que donne Stéphane lui-même: »De nos jours, peu de gens souhaitent travailler en milieu ecclésial, ni même être bénévoles. Et parmi les rares qui le font encore, certains sont pleins de bonne volonté mais n’ont pas les compétences nécessaires. On les embauche quand même, pénurie de main d’œuvre oblige » Et cette pénurie de main d’oeuvre, c’est ce que l’on vit aussi dans la société civile. La question la plus importante me semble-t-il, se trouve à la fin de l’édito de Stéphane: »L’Église pauvre sera-t-elle plus près de l’Évangile que l’Église triomphante d’autrefois? »

  • René Tessier 31 mai 2024

    Effectivement, Stéphane a osé soulever un réel problème. Se pourrait-il qu’en certains endroits on préfère avant tout des gens qui ne constituent pas la moindre menace, parce qu’ignorants et somme toute insignifiants ? Je suis un peu dur, certes, mais pour de bonnes raisons. Et la faute n’incombe pas aux personnes ainsi engagées, après tout, mais à celles qui ne veulent pas entendre penser autour d’elles. Dommage. Les conséquences pour notre Église sont trop bien connues.
    Si, par exemple, nous avons tant de problèmes à cause d’abus sexuels, ce n’est pas nécessairement parce que nous en avons beaucoup plus d’ailleurs. C’est d’abord et avant tout pcq pendant longtemps – et encore de nos jours – on a voulu écarter toute critique du comportement de prêtres et d’évêques. Nous n’aurions pas tous ces problèmes si nous avions soutenu rapidement une réflexion ouverte sur le phénomène, au lieu de le balayer sous le tapis. Quand j’entends dire (trop souvent) qu’il est inadmissible de contester les paroles ou les gestes d’un prêtre ou d’un évêque, je me dis que nous n’avons pas fini de subir les conséquences d’une attitude aussi fermée et indéfendable.

  • Michel Boutot 31 mai 2024

    Il faut penser formation dans tous nos rapports en lien avec l’embauche de personnes dans le milieu ecclésial.
    Nous ne vivons plus dans une « supposée » chrétienté. On peut bien se plaindre des personnes que l’on engage et qui ne font pas notre « affaire », mais il faut les accompagner, les former et prendre le temps de faire en sorte qu’elles puissent vivre des expériences d’Église qui les aide à saisir de l’intérieur le milieu dans lequel ils ont demandé de travailler.
    Il ne s’agit donc pas uniquement de compétences, même si elles sont essentielles bien entendu.

  • Mario Bard 30 mai 2024

    Merci Stéphane de relever ces situations inadmissibles pour qui se dit aux communications. Le manque de moyens pour former les communicateurs est vraiment déroutant et n’annonce rien de bon pour l’avenir de ces dites com. en Église. Aujourd’hui, tous veulent devenir des journalistes, éditorialistes, reporters, etc. On partage beaucoup de trucs, très émotifs parfois. Mais, est-ce qu’on prend le temps de les analyser, de les regarder avec un oeil critique, de peser le pour et le contre. Le discernement est aussi un don de l’Esprit qu’on vient tout juste de célébrer : laissons-le se manifester aussi dans nos communications.

  • Mario Bard 30 mai 2024

    En effet, la formation aux communications, à propos du fait religieux en particulier, me semble déficitaitre. Sans parler de la formation de base… À l’ère des réseaux sociaux, tous s’improvisent journalistes, éditorialistes, etc. La parole est très libérée, certes. Est-elle toujours de haute qualité, novatrice et remplie des valeurs de l’Évangile ? C’est une autre histoire. Le discernement est un don de l’Esprit, et nous devons à tout prix en faire la demande en tant que communicateurs.

  • Jacques C 29 mai 2024

    Intéressant et très avéré, j’en sais quelque chose.
    C’est que bien souvent quand quelqu’un de compétant avec de l’expérience (relation médias, auteur et… croyant pratiquant) envoie son dossier de candidature, il n’est pas sélectionné s’il n’est pas assez beau, pas assez Tiktok… Par politesse, on le convoque à une entrevue (ça paraîtrait trop étrange de ne pas le recevoir) et deux jours plus tard, on lui écrit un courriel l’informant que sa candidature était solide, que les délibérations ont été déchirantes, mais qu’une autre candidature exceptionnelle était aussi sur les rangs. Un mois plus tard, on réalise que la formidable embauche sait à peine écrire un courriel de trois lignes sans présenter 10 fautes et qu’en composition, elle ne sait pas distinguer un communiqué d’une lettre d’opinion. Mais elle disait avoir de l’expérience (ce que personne n’a vérifié) et est super bonne avec les photos sur Instagram, mais les vignettes sont pleines de fautes. Un prêtre de ce diocèse t’écrit alors en privé pour te faire part de son désarroi… Il te demande alors pourquoi tu n’as pas envoyé ta candidature ?
    Comment dire…? Que devrais-je lui répondre ? Je ne réponds rien, les processus sont confidentiels et on va respecter ça.
    Les administrations diocésaines préfèrent nettement embaucher quelqu’un qui patrouille le champ gauche (une expression de baseball) plutôt que quelqu’un de compétant avec une expérience avérée et vérifiable.
    Ça donne ça.
    On pourrait ajouter que c’est le même phénomène avec les revues et magazines catholiques. Tu leur envoies un bel article documenté, structuré et bien écrit et ils le refusent (en te remerciant de tout coeur) en t’expliquant que ça ne correspond malheureusement pas aux objectifs du prochain numéro, qu’ils peuvent le conserver en réserve, tout en ne promettant pas de le publier et t’invitent à le soumettre à une autre revue. En d’autres mots, la rumeur prétend que tu as tourné à droite sur un feu rouge… D’autant plus que tu as déjà réalisé une entrevue avec une persona non grata selon les cercles chics et mondains des organismes cathos qui font partie de la bonne gang, entrevue qui n’a au final jamais été publiée.
    Pas étonnant que des revues disparaissent, que des organisations suspendent leurs activités et que de nombreux catholiques ne s’y retrouvent plus et ne s’y reconnaissent plus.

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