«Ce que la rue nous enseigne par ses manifestations tenaces et courageuses, ses tintamarres de casseroles charivaresques et ses actes de désobéissance civile non-violente, c’est que la démocratie n’est pas une forme institutionnelle qui se résumerait au suffrage universel, loin de là. Elle est action collective, paroles partagées, mouvements, contestations. Depuis quand la démocratie est-elle synonyme d’ordre, comme l’ont prétendu le gouvernement libéral et ses thuriféraires? Au bord de la crise de nerf, il fallait les voir qualifier de dangereuse griserie irrationnelle l’expérience de la liberté politique que faisaient des milliers de citoyens éprouvant ce bonheur de participer activement aux affaires de la cité, de se réapproprier enfin l’espace public et la parole.» Ainsi s’exprime Jean-Claude Ravet, rédacteur en chef de Relations, dans l’éditorial du numéro d’été.