«Le cri des pauvres est trop souvent détourné au profit de la caméra, des photographies et de l’article qu’il faut écrire pour souligner le geste de bonté que font les uns et les autres en donnant, servant et soignant. C’est un détournement de signification. C’est une autre façon de se boucher les oreilles et de se pincer le nez pour ne rien entendre et ne rien sentir.»
Ces mots sont du franciscain Gilles Bourdeau et sont publiés dans le plus récent numéro de Missions des franciscains. L’auteur rappelle un événement à la base de la conversion de François d’Assise: une rencontre avec un lépreux et le baiser que François lui donna. «François d’Assise ne s’est jamais attardé de façon narcissique sur son geste initial de conversion. Ses héritiers et ses biographes peut-être un peu trop. Quand François vit chez les lépreux, c’est pour être avec eux, les écouter, les servir, les soigner, les guérir. Sa main droite ne photographie pas ce que fait sa main gauche, elle donne et s’ignore réellement!»