«Je n’ai jamais été méprisé à ce point. En cinquante ans de journalisme, jamais on ne m’a traité de la sorte». Le journaliste et animateur Pierre Maisonneuve en est encore sonné. Immédiatement après l’émission Maisonneuve à la une, Raynald Gagné, directeur général de Radio VM, lui a demandé sa carte d’entrée et lui a dit que son émission ne revenait plus en ondes. «Je quitte les ondes comme si j’étais un bandit», ajoute-t-il, blessé de n’avoir pu l’annoncer lui-même aux auditeurs et auditrices de la station. Une raison a-t-elle été évoquée? «Non, aucune explication. La lettre dans Le Devoir sans doute. J’essaie de comprendre et je n’y arrive pas». 

«On peut avoir des divergences de vue. Je peux très bien vivre avec cela. Mais le mépris, je n’accepte pas», dit-il en entrevue.

Déçu par le licenciement, en janvier, de Claudette Lambert, directrice de la programmation, Pierre Maisonneuve avait d’abord présenté sa démission. Mais il avait accepté de terminer la saison. «J’avais une entente avec Raynald». 

«On ne peut pas frapper indéfiniment Radio VM sans avoir une réaction», réplique le directeur général, Raynald Gagné. «On ne peut pas laisser les gens dire n’importe quoi». La lettre publiée dans Le Devoir contenait des faussetés et des rumeurs. Pourtant, après le départ de Claudette Lambert, la direction avait rencontré les signataires pour expliquer les difficultés financières et démentir les rumeurs de changement de mission ou de programmation. La lettre ouverte a malgré tout été rédigée et publiée cette semaine, causant un grand tort à la station. «Il y a quand même des limites», lance le directeur général.

En fin d’après-midi, Raynald Gagné a reçu un courriel de Michel Rioux et de Louise Harel annonçant que le duo quittait la barre de l’émission Sociétés ouvertes. (photo: Radio VM)