Marie-Josée Boulet, agente de pastorale à Lac-Mégantic, raconte ce qu’elle a vécu la nuit de la tragédie. «J’étais certaine que l’église et mon appartement allaient brûler. Dieu merci, ce ne fut pas le cas», écrit-elle dans le dernier numéro d’Ensemble, le bulletin de l’archidiocèse de Sherbrooke.
«Plus tard, dans la nuit, mon père et moi nous nous sommes rapprochés du périmètre de sécurité; nous avons appris que le Musi-café était brûlé, que seules certaines personnes qui étaient sur la terrasse avaient pu se sauver. Pour la première fois, j’ai pensé aux personnes mortes à cause du feu! Jusque là, mon état de choc m’avais fait nier la réalité et naïvement je croyais que tout le monde avait pu se sauver comme moi.»
«La seule prière que j’étais capable de faire c’était de demander à Dieu de minimiser les pertes de vies humaines et de protéger les pompiers à l’œuvre! J’angoissais à l’idée de toutes ces personnes mortes au centre-ville. J’aurais crié ma douleur. C’était très inquiétant parce qu’on avait vu les ambulances aller vers le centre-ville, mais jamais on ne les a vues remonter! Chaque fois qu’un autre wagon explosait, je ressentais une sorte de supplication intérieure vers Dieu: Seigneur, arrête ce feu! Arrête ce massacre!»