Directeur du Bureau de presse du Saint-Siège et de directeur de Radio Vatican de 2006 à 2016, le jésuite Federico Lombardi a prononcé la conférence d’ouverture des 21e Journées François-de-Sales. Ex-présidente de l’ACPC, Gaëtane Larose participe à cet événement. Elle vient tout juste de nous acheminer ces notes.
Le père Lombardi a travaillé avec trois papes différents. Il s’est attardé, dans sa conférence, à présenter les papes qu’il a servis du point de vue des communications.
Il a eu l’occasion d’accompagner Jean-Paul II dans une trentaine de voyages. À ses yeux, c’était un homme qui n’avait pas peur d’être lui-même et il ne se laissait pas conditionner dans un modèle. Il était cohérent et d’une personnalité très forte. Ce pape a donné au monde la plus grande image du pardon. Il a voulu, en montrant sa maladie, se faire solidaire de tous les malades. Jean-Paul II s’exprimait avec une profonde crédibilité. Il a démontré une grande attention aux différentes cultures. Il avait une force pour parler aux peuples de leur culture, de leur histoire, de leur vocation. Il savait leur proposer des défis. Il avait le don des langues et montrait un souci de parler la langue des pays visités. Il a montré sa confiance réelle aux médias et les médias l’ont compris. Après chaque voyage, il réunissait l’équipe des médias du Vatican.
Benoît XVI a été un pape de l’ordre, de la clarté et de la profondeur. Ce n’était pas un grand communicateur mais il avait une grande capacité de synthèse. Le père Lombardi a admiré son courage et son humilité d’avoir «pris sur soi» la faute de l’Église en matière d’abus sexuel. Il n’avait pas la préoccupation de l’image. Il a fait preuve d’une grande lucidité dans sa décision de renonciation à la papauté. Le père Lombardi se dit convaincu de la sincérité et de la profondeur de sa décision.
La situation avec le pape François est différente. Cet homme est spontané, libre dans l’expression et il désire répondre à des questions vivantes. Ses homélies sont très appréciées mais il ne fournit pas de textes écrits. «Il faut le respecter dans son originalité», dit le père Lombardi. Au Vatican, il n’y a pas une seule personne qui connaisse tout de l’agenda du pape François. «Il conserve sa liberté de vie». Son style de communication se situe davantage dans les gestes que les paroles. La force de son message se situe au plan de la crédibilité et de la cohérence. Le père Lombardi croit que nous vivons de grands moments alors que le monde regarde le pape et regarde l’Église. Le pape François, dit-il, est une «grande autorité morale pour le monde d’aujourd’hui».
Les 21e Journées François-de-Sales se dérouleront cette année du 25 au 27 janvier 2017 à Annecy, en France. Le thème: Les religions font la une. C’est la Fédération des médias catholiques qui organise cette rencontre. (photo: Gaëtane Larose)