La crise sanitaire fragilise notre société, y compris nos systèmes religieux, reconnaît l’historien Frédéric Barriault, responsable de la recherche au Centre justice et foi et ex-membre du conseil d’administration de l’AMéCO. Dans une entrevue qu’il accorde à La Revue Sainte Anne, il dit que cette crise «est peut-être l’occasion de repenser la place prépondérante, sinon démesurée de la spiritualité eucharistique dans notre vie ecclésiale. Pour bon nombre de nos coreligionnaires, la foi catholique rime avec messe dominicale et pour les plus jeunes, avec des grands rassemblements tels les Journées mondiales de la jeunesse. Ce qui, il est vrai, dit quelque chose du caractère festif et fortement communautaire de la foi catholique.
S’il y a lieu «de s’en réjouir», il ne peut que constater «qu’il n’en fut pas toujours ainsi».
«La communion eucharistique n’est devenue fréquente qu’au début du 20e siècle. Jadis, les catholiques ne communiaient que deux fois l’an, à Noël et à Pâques. Est-ce à dire que ces gens qui communient peu sont moins chrétiens que nous ne le sommes ? Loin de là.»