Dans L’Ami de Saint-Benoît-du-Lac, on présente un compte-rendu d’un débat récent sur l’avenir de la vie monastique. Un participant à ce débat, le frère Patrick Flageole, le plus jeune des moines de cette abbaye, a expliqué combien semble énorme le contraste «entre la vie dans le monastère et la vie dans le monde».
«Le renoncement peut apparaître plus grand de nos jours que pour les générations antérieures. Le premier deuil consiste à abandonner son emploi et les avantages sociaux (fonds de retraite, le régime d’assurance, etc.). Le jeune postulant a quitté son appartement et liquidé ses biens. L’automobile est aujourd’hui un symbole fort d’autonomie. C’est lâcher beaucoup de choses en même temps, ce qui n’est pas sans susciter une certaine inquiétude. Il ne peut plus disposer de lui-même selon sa simple volonté propre. Il renonce aussi à l’indépendance financière. Les contacts avec les parents et les amis sont peu fréquents et soumis à l’approbation du supérieur, en particulier au noviciat, où la coupure avec le monde est très grande (journaux, internet, etc.).»