La présence du fait religieux ou des religions dans l’espace public appelle-t-elle à une modification des pratiques journalistiques de la presse catholique?
Invité à répondre à cette question en conférence d’ouverture lors des 21e Journées François-de-Sales, Christian Makarian, directeur délégué de la rédaction de L’Express, affirme que le fait religieux est revenu dans les médias «avec force et violence».
Il affirme qu’«expérimentés en destruction», les djihadistes «ont le projet mondial d’utiliser le fait religieux».
«L’Islam remet la religion au cœur du monde. Elle nous ramène à notre identité», a-t-il ajouté.
Pour M. Markarian, la culture occidentale a appris aux Français «à se défaire de leur identité». Il croit que l’actualité religieuse internationale envahit la presse écrite «ce qui est voulu par les djihadistes». Il se dit convaincu que les grands médias ont dépossédé la presse catholique, pourtant la «plus qualifiée pour amener une réflexion».
L’assassinat du père Jacques Hamel, le 13 novembre 2016, «a vu l’Église venir au secours de l’État». Pour lui, cet événement est un tournant dont il tire les conclusions suivantes : il ne faut pas avoir honte de son identité chrétienne. Il invite la presse catholique à faire avancer l’information religieuse. «Vous en êtes les experts. La presse catholique, c’est l’approfondissement. Apportez plus de connaissances, démontez les conflits par la connaissance.» » Il va même jusqu’à dire que «lorsqu’il n’y aura plus de presse catholique, il n’y aura plus de presse».
Christian Markarian souhaite la création d’un prix international au nom du père Jacques Hamel.
– Texte et photo de Gaëtane Larose, ex-présidente de l’ACPC, ancien nom de l’AMéCO. Elle participe, à Annecy, aux 21e Journées François-de-Sales, un événement organisé par la Fédération des médias catholiques.