«Quand on consulte les statistiques de l’état de notre monde, il est facile de se rendre compte des disproportions incroyables de la répartition de la richesse entre les êtres humains. On voit que le 1 % le plus riche accapare 44 % des revenus, alors que les 50 % les plus pauvres se partagent moins de 2 % de la part du gâteau», écrit l’abbé Denis Villeneuve, le directeur de la revue Le Messager de Saint-Antoine, dans le numéro d’avril
«Quand je me regarde moi-même, je me rends compte que je suis parmi les chanceux de ce monde. J’ai un toit sur la tête et je suis sûr de pouvoir manger demain. Je n’ai jamais manqué de rien: alors quelque part, je suis aussi riche que les milliardaires de ce monde. Ils ont seulement un peu beaucoup plus de superflus que moi.»
Il ajoute que «c’est humain de penser que la réussite de l’annonce de l’Évangile se mesure par la beauté des bâtiments que l’on a construits en son nom. Ce n’est pas pour rien que l’image d’une Église riche continue de dominer dans la perception que le monde ordinaire a de l’Église catholique aujourd’hui. Témoins de cette richesse, les grandes églises, qui se remplissaient autrefois et qui étaient une gloire, sont devenues des fardeaux financiers. Combien servent encore réellement à la mission? Combien pourrons-nous en conserver dans les années futures? C’est un appauvrissement matériel de plus en plus important qui accompagnera l’avenir de notre Église d’ici.»
Il avance que l’on peut vivre «cette désappropriation de deux manières».
«Nous pouvons la voir comme une fin. La vivre dans le découragement et se dire que l’Église est une institution du passé qui a fait son temps, et qu’il faut passer à autre chose. Nous pouvons aussi la voir comme une invitation à redécouvrir que notre seule véritable richesse comme chrétiens, c’est la personne du Christ.»