Ce vendredi matin, aux Jounées François de Sales, on débat des publics de la presse religieuse. Directrice de La Croix, Dominique Quinio rappelle qu’un défi important est de «trouver des lecteurs qui nous achètent». Son quotidien réunit des publics variés, des «théologiens de haut vol et des gens simples», des agriculteurs et des scientifiques, des clercs et des laïcs. «Tous aiment être en dialogue avec les autres et acceptent d’être bousculés dans leurs convictions». Elle mentionne ses «lecteurs par ricochet», ceux «qui ne nous ouvrent pas mais entendent parler de nous» par les revues de presse des grands médias.
René Aucourt, président de la Fédération nationale de la presse locale catholique, rappelle que ses titres membres sont souvent des «gratuits distribués tous foyers». Ils s’adressent aux paroissiens mais aussi à ceux et celles qui ne sont pas engagés ou pratiquants. Cette presse de proximité maintient donc des liens avec des «lecteurs aux liens fragiles avec l’Église».
Depuis 2009 directrice de Pèlerin, Anne Ponce fait le pari du grand public. On doit certes «cultiver un regard différent sur l’actualité» mais il faut aussi être «le compagnon du quotidien». Puisqu’«on ne peut être chrétien seul», il y a donc de l’avenir pour la presse catholique.
La famille vit aujourd’hui au rythme des recompositions. Jean-Pierre Denis, directeur de La Vie, observe ce même phénomène chez ses lecteurs. «De nouveaux publics viennent participer, un temps, à la vie de notre famille». Il propose aussi un nouveau défi à la presse religieuse. Il ne suffit pas de parler à ses publics, à sa famille. Il faut aussi «participer au débat public».
Enfin, Aymeric Pourbaix, directeur de la rédaction de Famille chrétienne, estime qu’il faut d’abord bien définir sa propre identité avant de chercher à joindre différents publics. Famille chrétienne propose un produit «100% catholique», fidèle au magistère. Il lance l’idée que les divers titres de la presse catholique puissent avoir, le temps d’un débat, une «première page commune».
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Anonyme 28 janvier 2011
Voilà un sujet qui devrait nous intéresser. Comment les lecteurs des magazines religieux québécois nous perçoivent-ils ? Comment les autres types de clients nous perçoivent-ils ? Par exemple, la presse issue des sanctuaires ne semble pas intéresser les catholiques plus progressifs. C'est l'impression que je perçois. Des sondages faits par la revue Notre-Dame-du-Cap montre un haut de satisfaction, mais les tirages sont à la baisse.Est-ce l'effet d'un mauvais marketing ou celui du fait que le contenu n'est plus justifié ? Je ne sais plus ! Vous voyez ce matin que je n'ai que des questions… Mais je réfléchis encore.
Jérôme Martineau