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jeudi, 12 novembre 2020

Missions Étrangères: le journal d’une directrice

Marie-Hélène Côté, la directrice de Missions Étrangères, consacre, dans le plus récent numéro de la revue, deux pages à son habutuel Mot de bienvenue. Intitulé Chacun dans sa bulle, son texte – touchant, drôle – présente différents moments de sa vie depuis le 23 mars 2020, alors que «le premier ministre François Legault annonce la fermeture des entreprises jugées non essentielles».

Le 31 mars, elle écrit, dans ce qui pourrait ressembler à son journal de confinement, que «la farine, la levure, les fruits en conserve, entre autres, ont disparu des tablettes. Leur absence laisse paraitre une fine couche de poussière».

«Pragmatique, je me dis que c’est l’occasion rêvée de passer un linge sur ces étagères habituellement garnies. Dramatique, je songe qu’il vaudrait peut-être mieux faire des provisions supplémentaires.»

Le 23 avril, elle a noté ces faits: «Ce matin, alors que je prends l’air, un bruit incongru attire mon attention. Je lève les yeux au ciel pour apercevoir un avion traverser le ciel. Au chapitre des transports, rien n’est plus pareil. Le métro habituellement bondé serpente désormais la ville, pratiquement vide. À l’heure de pointe, je pourrais traverser le boulevard de six voies menant à l’épicerie, les yeux fermés.»

«Ma laveuse a rendu l’âme durant le confinement», écrit-elle le 5 juin. «Je n’ai pas le courage d’appeler un réparateur. Mon réfrigérateur montre à son tour des signes de fatigue. À lui, je sers une sérieuse mise en garde: pas question de me lâcher! Car si j’en crois les sites des grandes bannières, ils sont en rupture de stock. Triste constat: je parle désormais à mes électroménagers.»

Son Mot de bienvenue se termine sur cette note: «À l’heure où j’écris ces lignes, nous amorçons la deuxième vague de la pandémie. Montréal a basculé en zone rouge tout comme une bonne
partie de la province. Au bureau, les mots d’ordre des prochains mois seront certainement souplesse et adaptation. Pour produire ce numéro, mon adjointe, Louise Stafford, et moi avons exécuté des pirouettes. Il est à prévoir qu’au cours de l’année notre échéancier soit bousculé, occasionnant des délais. Quoi qu’il en soit, notre souhait est de nous faire près de vous. C’est avec cette inclinaison du coeur que nous vous livrons ce numéro de l’automne.»

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