«La mémoire est invitation à l’aventure. Une aventure humaine – condamnée à la liberté, pour reprendre l’expression de Hannah Arendt, traversée inévitablement de conflits, de rapports de pouvoir et de domination, d’injustice – qui prend donc souvent la forme de luttes», écrit Jean-Claude Ravet en introduction au plus récent numéro de Relations consacré à la mémoire des luttes au Québec.
«Or, dans les méandres de cette existence marquée par les luttes pour la justice et une vie digne, libre et responsable, la mémoire a le don d’insuffler courage et persévérance. Comme si la remémoration du combat passé des asservis, des exclus, des indignes, leurs souffles vivifiants comme leurs rêves écrasés, venaient à la rescousse des luttes présentes, souvent en butte à l’essoufflement, aux découragements», ajoute-t-il.