Un texte de Jean-Pierre Proulx, ex-responsable de l’information religieuse au quotidien Le Devoir, vient d’être publié en France par la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones. Dans ce Bilan d’un mois romain pas comme les autres, il constate que «le monde entier a vécu le temps entre la démission de Benoit XVI et le conclave essentiellement à travers des images, bien plus qu’à travers la parole. Celle-ci fut plutôt un incessant verbiage. Autant les images de cette Rome baroque furent splendides, autant les paroles sont apparues vides». Il s’interroge ensuite sur ce que ces images ont révélé de l’Église.
Dans son blogue, l’ex-ministre des Communications Louis O’Neill revient lui aussi sur ces semaines durant lesquelles «nous est tombé dessus un dégel inattendu, un printemps d’Église qui, à des degrés divers, a ensoleillé et réchauffé les communautés chrétiennes de toutes allégeances et les milieux de vie où celles-ci exercent une influence significative sur la vie quotidienne». Il souligne que «l’emballement a rejoint les médias, qui, à leur insu, ont contribué à gonfler l’événement, ce qui a agacé, voire irrité des esprits laïques de stricte obédience prompts à dégainer dès que le religieux se montre le nez dans l’espace public».
Dans Pape académie ou la bulle médiatique, l’universitaire et blogueur Jean-Philippe Perreault estime que «tant dans le public que chez les patentés et les patenteux de l’opinion, c’est avec soulagement que plusieurs ont accueilli l’élection du pape: enfin, nous allons passer à autre chose!. Si plus d’un parle d’enflure, c’est que la place accordée dans les médias à cet événement religieux contraste radicalement avec l’ordinaire des jours du catholicisme d’ici.»