Impossible pour Mgr Bertrand Blanchet d’aller chercher son prix lors du gala de l’ACPC tenu hier à Trois-Rivières. «Si je n’étais pas si loin (environ 450 kilomètres), je me permettrais une échappée. Mais je dois admettre que de pareilles distances me pèsent plus lourd qu’autrefois», a-t-il écrit aux membres présents. Sa lettre d’acceptation du prix ACPC-Inter dans la catégorie Chronique a été lue par Jacques Lison, directeur de Prions en Église. «Je serai donc privé de la joie de faire connaissance avec plusieurs d’entre vous et de vous dire ma vive appréciation.»
L’évêque émérite y va de quelques mots sur la place des religions dans l’espace public. «Vous vivez au quotidien le défi de l’existence de publications catholiques dans une société et une culture qui refoulent le phénomène religieux dans la sphère privée. Le débat sur la Charte des valeurs québécoises n’est qu’une expression supplémentaire de ce phénomène. Il nous faut donc mesurer les enjeux d’une laïcité, ouverte ou fermée, dans une société de plus en plus pluraliste. Je souhaiterais, pour ma part, que nous puissions vivre le pluralisme comme une valeur. Car, à mon sens, une vision positive du pluralisme promeut l’affirmation de ses convictions et valeurs dans le respect de celles des autres. Il ne se contente pas de la recherche de leur plus petit commun dénominateur. Il ne n’entraîne pas la réduction au silence d’une majorité ou d’une minorité. Idéalement, il mène à un dialogue où, grâce à une écoute active de l’autre, les partenaires s’enrichissent mutuellement.»
«Dans cette perspective, les périodiques catholiques jouent un rôle de premier plan. Leur seule existence donne déjà une visibilité publique au fait religieux. Surtout, ils peuvent relever le défi d’un authentique pluralisme: affirmer les convictions et valeurs évangéliques dans le respect des autres croyances ou de l’incroyance», ajoute-t-il. (photo: diocesedemontreal.org)