Denis Chautard est un prêtre français qui anime un blogue. Il publie des notes d’humeur, des nouvelles, des réflexions. Ce 8 septembre, il publie un long texte intitulé Guy Gilbert et le cri des femmes. Il s’agit d’un article que signe le chroniqueur littéraire québécois Louis Cornellier.
Le hic, c’est que ce texte a été publié deux jours plus tôt par l’agence de presse Présence. Chroniqueur régulier auprès de cette agence spécialisée dans le fait religieux, Louis Cornellier a vendu son texte à Présence pour que cette agence l’offre à ses clients.
Le prêtre et blogueur n’a pas acheté l’article du chroniqueur. Il l’a simplement copié intégralement et l’a publié dans son blogue.
Dès que le rédacteur en chef Philippe Vaillancourt a découvert cette atteinte aux droits du chroniqueur et de l’agence, il a proposé au fautif trois choix: verser une somme minime pour acquérir ce texte comme le font tous les clients de l’agence, retirer immédiatement le texte ou ne conserver que les premières lignes de l’article et indiquer que la suite se trouve chez Présence.
Une semaine plus tard, le texte de Louis Cornellier est toujours disponible dans ce blogue.
Le 11 janvier 2016, le blogue de Denis Chautard publie l’article intitulé Arismendy Lozada: de la Colombie au Québec, l’extraordinaire destin d’un réfugié. C’est un texte que le rédacteur en chef de Présence a publié le jour même au Québec.
«Nous tentons toujours une première approche pédagogique qui explique que cette pratique est illégale. Le contrevenant peut alors choisir d’acheter le contenu ou consentir à le retirer», indique Philippe Vaillancourt qui déplore découvrir régulièrement de tels emprunts.
«Certains cherchent à se dédouaner, faisant valoir qu’ils ne font pas d’argent avec leur publication ou leur plateforme, qu’ils ne le savaient pas et qu’ils n’avaient pas l’intention de mal faire. D’autres laissent même entendre que c’est acceptable car ils sont prêtres. Bien entendu, aucune de ces excuses ne tient la route: cela demeure une violation du droit d’auteur qui cause préjudice aux médias et à leurs artisans.»
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Mario M.B. Bard 16 septembre 2019
Bon courage ! Le problème du web est qu’il nous enlève tout sens de la réalité : on cueille et l’on met l’information comme si elle venait de pousser juste devant soi. Mais, il faut du temps pour réaliser, récolter, rechercher, écrire, lire, corriger, réviser pour que l’information devienne de qualité. Peu de gens le réalisent et ils croient malheureusement que la gratuité est un privilège, peu importe. Dommage et parfois même, dépendant de qui commet le délit, navrant.